C’est une question qu’il faut se poser avant d’entamer toutes démarches, mais comment différencier l’une de l’autre.
Je vais tenter d’étayer ce paradoxe. Enfin, je vais tenter… car cela est aussi difficile de le comprendre que de l’expliquer. En effet l’un peut entraîner l’autre, mais la difficulté n’entraîne pas forcément un trouble. Pas simple…
Tout d’abord voyons la différence de façon grammaticale.
–
–
Que recouvre le terme de « difficulté scolaire » ?
La difficulté est naturelle en soi
L’école est un lieu d’apprentissage où l’on acquière des savoirs, des habilités et attitudes que nous ne possédons pas au départ (écriture, lecture, …) . Ce chemin est semé d’obstacles et donc naturelle en soi.
Les troubles spécifiques de l’apprentissage
Les troubles sont spécifiques à une fonction cognitive. Certains affectent les apprentissages précoces : langage oral (dysphasie), réalisation des gestes et fonctions visuo-spatiales (dyspraxies). D’autres affectent plus spécifiquement les apprentissages scolaires : langage écrit (dyslexie et dysorthographie) et mathématiques (dyscalculie), difficulté d’adaptation aux actions non routinières (syndrome dysexécutif). Des troubles de la mémoire peuvent être associés à un TDAH. Ces troubles ne relèvent pas de la déficience intellectuelle . Ils sont alors appelés troubles spécifiques des apprentissages, et peuvent parfois relever du handicap dit « cognitif », tel qu’il est reconnu par la loi du 11 février 2005.
Une frontière floue
C’est une difficulté pour ces jeunes et leur entourage. La limite entre une difficulté scolaire et un handicap cognitif est délicate à poser. Une chose est sûre : lorsqu’ils sont sévères, ces troubles compromettent une bonne scolarité.
Le diagnostic précoce des troubles d’apprentissage est déterminant pour limiter les difficultés scolaires et les complications psychoaffectives. Il sera nécessaire également pour obtenir des aménagements, aux examens en particulier.
–
–
Les difficultés dites « ordinaires »
Deux sources à envisager :
La source individuelle : difficulté essentiellement liée à l’élève dans les rapports complexes entre le développement de sa pensée et les savoirs à acquérir ;
La source sociale : difficulté dans ses relations aux autres, à travers deux dimensions, l’une sociale (famille, culture) l’autre dans la relation aux autres élèves, aux professeurs, au contexte d’apprentissage.
- Rien au départ ne diffère un enfant d’un autre.
- Tout bambin acquière des connaissances dès la naissance.
- Nous apprenons chacun à notre rythme, mais des difficultés peuvent apparaître sans que cela puisse signifier la présence d’un quelconque trouble.
L’éducation joue un rôle important sur le développement de l’enfant, ainsi peut on remarquer qu’un enfant que l’on stimule au langage et à l’autonomie apprend plus facilement qu’un enfant élevé dans un « cocon bébé » ( exemple : un gâteau est un gâteau et non une « nane nane », un oiseau est un oiseau et non un « cuicui », cela brûle et non « bubule », une vache est une vache et non une « meuh »… et j’en passe). La situation sociale peut aussi être mise en cause, (illettrisme, parents parlant une langue étrangère, divorce, maltraitance etc… à contrario , parents de niveau socio-professionnel plus aisé.)
Apprendre la marche, à s’habiller, à se chausser, à manger seul, la propreté, le jeu, font aussi parti des compétences à acquérir dès le plus jeune âge. Acquisitions plus ou moins difficiles selon chacun, mais réalisées tôt ou tard. Alors on parle de difficulté d’apprentissage.
Cependant il arrive que ces étapes deviennent des obstacles beaucoup plus compliqués pour certain voir insurmontables. On peut donc dire sans se tromper qu’une difficulté d’apprentissage est temporaire et que les troubles d’apprentissages sont persistants et permanents. Il est important de savoir que les troubles d’apprentissage influent non seulement sur la scolarité mais peuvent avoir des répercussions sur tous les aspects de la vie comme la relation avec les autres des difficultés dans les activités et dans la communication avec autrui.
–
–
Quels peuvent être les signes d’un trouble d’apprentissage ?
Les troubles d’apprentissage sont remarqués par des retards dans le développement ou par un dysfonctionnement sur un ou plusieurs aspects neuropsychologiques tels:
- l’attention
- la mémoire
- le raisonnement
- la planification
- l’organisation
- la vitesse de traitement ou d’exécution
- la coordination
- la communication
- la lecture
- l’écriture
- l’orthographe
- le calcul
Qui, mieux que les parents, et les équipes éducatives (crèches, nourrices, institutrices, professeurs) peuvent noter une différence à l’apprentissage. C’est pour cela que la relation entre ces acteurs est nécessaire pour alerter, aider, accompagner l’enfant dans les meilleurs conditions possibles. Dans le cas de troubles avérés une consultation neuropsychologique est importante pour mener les investigations qui mèneront à un diagnostic définitif. Interviendront ensuite, orthophoniste, psychomotricien, kiné, ophtalmo, … Qui permettront d’orienter et d’apporter l’aide nécessaire grâce à des interventions mises en place à la maison, à l’école ou dans le milieu de travail. Cette aide peut passer par des accommodations (c.-à-d. aménager le milieu scolaire ou professionnel au besoin de la personne, déterminer des arrangements avec les enseignants afin d’optimiser les chances de réussite de l’enfant, …) ou des rééducations
–
–
J’espère que ceci pourra mieux vous éclairer.
Régine Eure du CPTO